le blog du classique
Publié 4 Novembre 2013 par Guigui
Publié 24 Octobre 2013 par Guigui
Publié 11 Octobre 2013 par Guigui
Publié 4 Octobre 2013 par Guigui
Publié 17 Juillet 2013 par Guigui
Mes chers et pauvres lecteurs, tout ceci n’est tellement pas de votre faute… !!
La musique classique traine derrière elle un bel amas de ridiculités. Une ambiance guindée, un public fébrile de cheveux blanc qu’un coup de grosse caisse pourrait bien faire valser, des opéras d’une durée de deux jours au terme desquels les divas peinent à mourir, des radios aussi aérées que la messe, des billets au prix d’une jambe, un programme au prix de la seconde restante, une queue de pie obligatoire, l’interdiction de tousser hors entractes, un écart trop étroit pour les jambes que vous n’avez plus et pour finir, l’extase de se faire le spectateur ahuri des seize apparitions successives de remerciement de l’artiste en fin de concert, ruinant vos mains applaudissantes et doublant ainsi la longévité du séjour. Hors de question à cela de danser, de discuter ni de montrer un quelconque enthousiasme, drames tout aussi scandaleux qu’un génocide que le rang prochain saura généreusement vous faire remarquer par un « SHHHHHHHHHHH » bardé de salive. Mais comment, mes chers amis, sommes nous arrivés à l’élaboration d’un tel somnifère ?
Cela en grande partie à cause de son histoire et de l’amalgame que l’homme a su instaurer en conjuguant dans une même phrase la musique classique et l’opéra. La musique classique demeure un art quand l’opéra reste un genre musical. Comme se plaisait à dire Victor Hugo, « En art, point de frontière ». L’art, création de l’homme pour l’homme, se dévoile ainsi à tous et pour tous. Le genre, quant à lui, du latin genus signifiant sorte ou encore espèce, catégorise de fait ce à quoi il est rattaché. L’art reste libre quand le genre s’encage. Par conséquent, le genre, pour s’en donner un, agglomère des codes, des règles, des canons, des conduites propres à lui. En tant que genre musical, l’opéra a su s’affilier à une classe, en a épousé ses principes, s’est fait bâtir un monument du même nom lequel s’est fait l’antre des relations sociales et des défilés de mode de l’aristocratie du XIXème siècle. Voilà l’origine de notre étiquette si raffinée et cependant bien décriée.
Et pourtant, dites-vous que l’opéra de l’époque était bien plus enjoué et empathique qu’il ne l’est aujourd’hui ! Le public chuchotait, parlait, criait voire hurlait et interrompait même la musique lorsque celle-ci traitait d’un air qu’il fallait immédiatement bisser. Nous allions souvent à l’opéra pour courtiser ou signer des contrats. L’opéra devenait le fief de la haute société et le lieu de tous les scandales qui inspiraient la une des rumeurs du matin suivant. Bref, l’extravagance, en tant que bonne conduite du genre, faisait que l’on y piquait rarement du nez. C’est à l’évolution de la musique que l’on doit le tournant rasoir que l’on constate atrocement aujourd’hui.
Soyons synthétique. Rock, pop, électro, R&B, jazz, classique, blues, soul, rap, et j’en passe, tous ces genres musicaux répondent aux mêmes codes de composition lesquels se résument au système dit tonal. En clair, la quasi-totalité de la musique respecte le concept de la gamme tonale. Qu’est-ce qu’une gamme ? Regardez ci-dessous :
Adèle, Daft Punk, Muse comme les Beatles utilisent la gamme toujours selon cette définition : peu importe la note à partir de laquelle vous commencez votre gamme, celle-ci se décomposera comme suit :
Quelle magie que nous offre la musique en nous proposant mathématiquement d’élaborer du triste et du gai !! La nature est curieuse. Le cœur a ses raisons que parfois la raison peut retranscrire.
De cette manière, nous comprenons aisément que les genres musicaux actuels sont tous les fils d’une même mère : la musique classique laquelle, au fil des siècles, a élaboré ce concept de gamme tonale.
Toutefois, seul un genre musical important a réussi à s’extraire de cette mouvance afin d’adopter un système que l’on qualifie tout simplement d’atonal. Ce genre est la musique contemporaine. Comment s’en apercevoir ? Il suffit de l’écouter et vos oreilles s’en rendront aisément compte. C’est inaudible. Cela fait vingt-cinq ans que j’écoute quatre siècles de musique et je n’arrive toujours pas à cerner celle-ci. Peut-être devrais-je arrêter de tenter de la cerner. En cela qu’elle a pris un chemin divergent. Ne crions pas haro sur la musique contemporaine, elle n’est ni bonne ni mauvaise, elle est juste différente. Elle est la petite sœur du classique, et non sa fille. Malheureusement, très semblable au classique dans la forme, usant d’un orchestre, d’un chef et d’une salle équivalente, cette musique contemporaine s’est spontanément agrippée à la même classe sociale et aux mêmes conduites relatives à l’opéra que j’ai citées plus haut. Pire, elle a su imposer à cet art un arrière goût d‘élitisme et de précieuses ridicules lequel, combiné à l’aristocratie historique du XIXème, a fait de l’opéra classique un genre rasoir. De quelle manière ? Selon moi en enjambant la définition première de l’art et arriver directement à la seconde. Je m’explique.
Lors d’un colloque à l’École Normale Supérieure, le monarque absolu de la création contemporaine, Pierre Boulez, n’hésitait pas à s’exclamer :
Il ne faut pas oublier que tout le monde n’a pas la capacité de se hisser à un niveau de culture, soit qu’il ne le veuille pas, soit qu’il ne le puisse pas. C’est ce que je disais à propos du final de la Neuvième Symphonie de Beethoven qui est pris comme jingle de l’Europe : il sera probablement toujours, jusque dans un avenir assez prévisible, moins populaire qu’un match de base-ball en Amérique ou un match de football en France
Pierre Boulez
Populaire n’est pas inculte! D’antan pouvions-nous nous extasier d’un air d’opéra comme d’un match de foot. L’effusion restait similaire. Aujourd’hui devrions-nous musicalement nous recueillir et artistiquement d’abord nous cultiver ? Contre sens absolu des arts, lesquels promeuvent depuis leur naissance d’abord et surtout la quête de l’esthétique. Le Beau est sans concept. De fait, on ne s’y hisse pas, on le contemple à sa mesure. Que vous soyez amateur de musique ou musicien amateur, la première question à laquelle vous devez répondre passe d’abord par le cœur. J’aime ou je n’aime pas. Vouloir intellectualiser la musique classique implique un contre sens. La culture se tait en faveur du sensible. Comme en géopolitique, la culture façonne les frontières. Or, souvenez-vous, l’art n’en dessine aucune. La seconde définition de l’art, selon moi, est en effet intellectuelle. Sortie de la plume de génies incontestés, la musique représente, en second lieu, de la philosophie chantée dont il est possible de faire émerger des messages de valeurs et propres à vous seulement. Toutefois, ceci ne doit intervenir qu’après l’opinion du cœur.
C’est avec tristesse que je constate a quel point la musique classique, opprimée, a du subir la conjugaison de ces deux carcans. Or, rien n’est du à ce qu’elle est fondamentalement. Toutefois, je ne vous blâmerai jamais de trouver le classique ringard et snob. Laisser moi simplement vous convaincre de l’épaisseur réelle d’un vernis opaque laissant difficilement entrevoir le nectar inouï du seul art chanté.
Embourbée dans cette image erronée, quels moyens de l’en extraire ? Selon moi, l’une des meilleures manières réside dans l’humour. Je pense que la meilleure communication possible est d’en rire au grand jour ! Tel le pic épeiche piquant les pins, la comm’ provoque l’opéra crétin. Car, piquer, c’est aussi vexer, voire provoquer. Or, la communication exhibée par le monde du classique ces derniers temps se lisse, d’une ligne frêle et naïve, sur l’asymptote caduque d’une communication qui se voudrait moderne. En clair, faire du neuf avec du vieux alors qu’il faut penser différemment son chemin de conviction.
Quel a été le leur jusqu’à présent ? Celui d’un lancement de produit. Pire, celui d’une rénovation.
Voici de la parfaite non-rénovation. L’affiche ci-dessus, datée de 2009, semble remonter en surface des dessous moyenâgeux. Une écriture gothique, un jaune de blanc vieilli, une Cité des Doges en bas-fond et un effet hallucinant de transparence avec le compositeur. Je serais de bien mauvaise foi si je devais ne pas admettre avoir opté pour un exemple particulier de communication. En effet, l’affiche nous offre ici un concert de musique religieuse. A celle-là, en plus des deux jougs imposés à la musique classique et cités ci-dessus, devons nous rajouter celle, pesante et solennelle, de la religion. Devoir se recueillir, sous les lourdeurs divines d’une cathédrale, pieusement et en compagnie d’un âge troisième sinon bobo, implique de sacrément aimer la musique pour se la coltiner sous pareil tableau ! Ceci dit, croyez bien que la résonance majestueuse que vous procureront ces murs dévots saura vous convaincre de votre choix. Autre débat. En attendant, l’affiche n’en reste que peu ragoutante.
C’est maintenant que je parle de rénovation avec cette idée de vouloir insérer du moderne dans du vieux. Ne soyons pas mauvaise langue, je loue spontanément le graphisme pour certaines et l’ingéniosité pour d’autres.
Mais voilà. Le joli, le bien mi, le bien trouvé, le coloré, le rigolo, le beau logo, le vintage, que sais-je, au-delà du simple apparat, le classique désire qu’on le pique. « Vous allez aimer le classique ! » nous clame Radio Classique. Sous entendu, « Faites nous confiance ! » Ah oui ? Et de quelles façons je vous prie ? Comment voulez vous que le public ait d’instinct confiance face à une image si nauséabonde ? Avant d’étaler au grand jour un tel pari, veillons d’abord à le reconquérir. Unique manière, la remise en cause ! Le classique est boursoufflé, enflé de tous côtés de son histoire agitée. Pareil à une analyse, regardons nous dans un miroir et constatons avec honnêteté s’il vous plaît à quel point nous nous sommes égarés. Pareil à l’homme, se confronter aux abîmes de sa vie effraie et combattre ses démons reste une épreuve. Cela représente cependant le seul moyen de découvrir ses trésors cachés que la musique classique compte par milliers! Nous n’avons pas la responsabilité de nos failles, mais devons nous au moins essayer de les comprendre.
« Sorti de mon noir, je le contemple avec le reste » disait Jean Cocteau.
Le rôle de la communication la dedans ?
Celui du psychanalyste ! Elle sera le vecteur de sa remise en cause, l’intermédiaire de son mieux-être, le développement de sa plus belle fin. Elle permettra à la musique classique de se mettre à nu, d’afficher à cœur ouvert ce qu’elle est fondamentalement, à savoir un art à la portée de tous.
Quelle forme doit-elle prendre ?
Celle de l’intransigeance, de la sincérité, du non paraître, du véritable mais également celle, attrayante et thérapeutique, de l'humour et de la finesse. Pour fonctionner, la communication doit s'illustrer d'un choc qui intrigue.
Comment s'y prendre?
Revenons sur l’esprit des trois dernières affiches. Quel cheminement les agences de publicité ont elles suivies ? A mon sens, celui d’un état des lieux des procédés de communication en général et non d’un état de l’art de la musique classique en soi. Rigoureusement, cela se traduit par une analyse du marché débouchant sur une communication. Or, l’itinéraire doit procéder en sens inverse. Personnifiée, cela reviendrait d’abord et avant tout à répondre à cette question : Qui est la musique classique ? C’est ici que je rejoins la comparaison faite plus haut quant au lancement de produit. Communiquer sur la musique classique va bien au-delà et s’interprète différemment ! Dans le cas d’un univers sensoriel comme c’est ici le cas, cette logique
se leurre dans la mesure où la musique doit s’appréhender par plaisir, et non par besoin. J’ai raison, en faisant l’achat d’une crème, de vouloir m’hydrater la peau. Je n’ai pas raison de vouloir écouter de la musique, j’en ai envie. Or l’envie est une déraison, et la communication doit évidemment jouer sur cette nuance. Pour cela, je dois favoriser ce qui déclenche cette envie, à savoir l’émotion. Le voilà mon chemin de conviction !
Grâce à ce type de discours psychanalytique, le classique se cernera davantage et changera sa manière de présenter en exposant au devant de la scène ses trésors cachés que les cadres de la raison ont pris soin de bien déguiser.
Pour illustrer, je terminerai par une tentative du genre, expression bien mal choisie, laquelle se marie bien et conclue d’une belle manière tout le raisonnement, voire le déraisonnement, que je viens d’établir.
Croyez-moi, la musique classique possède de beaux jours devant elle !
Publié 1 Juillet 2013 par Guigui dans tchaikovski
Eliott et Tchaikovski :)
Première satisfaction, il préfère ça à la voiture.
Ensuite, l'idéal serait que dans ... disons trois années, il arrive à ça.
Publié 8 Mai 2013 par Guigui
Publié 21 Avril 2013 par Guigui dans piano
Selon vous, quelle est la meilleure façon de communiquer ??
La recette est assez simple :
En voici le plus bel exemple !
”Take the stairs instead of the escalator or elevator and feel better” is something we often hear or read in the Sunday papers. Few people actually follow that advice. Can we get more people to take the stairs over the escalator by making it fun to do?